Mais c’est quoi encore c’t’idée ?!
Alors voilà, durant l’année dernière, notre table d’extérieur a peu apprécié la venue de l’hiver. Après plus de 10 ans de bons et loyaux services, cette dernière a montré des signes de faiblesse et son revêtement s’est écaillé.
Ma petite femme d’amour m’a alors imposé “invité” à trouver une solution pour “réparer” la table. Je pouvais faire ce que je voulais, mais pas la remplacer ! Bon sympa le programme, mais il n’a pas fallu long pour trouver une idée. Après avoir très vite dégagé l’idée de la pierre et du bois, je me suis dit : “ahhh pourquoi pas un panneau solaire !“.
Le projet arrivant au moment où je me relevais d’un violent burnout qui m’avait forcé à mettre mon cerveau sur pause durant plusieurs mois. C’était donc un bon “projet de diplôme” pour valider que j’allais un peu mieux.
Ce qui est souvent mal compris, c’est que celle-ci est raccordée directement sur une prise électrique 230V de la maison. Le courant est donc réinjecté en direct dans tout le réseau électrique de la maison. Étant donné que l’électricité est un peu flemmarde, elle se rend toujours au plus près… Donc dans tous vos équipements allumés ! En réalité, uniquement sur la même phase qu’elle-même, mais bon, on ne va pas compliquer l’histoire…
Ce que dit la norme (parce que ça déconne pas !)
Pas simple de savoir ce que dit exactement la norme pour ce type de projet, mais nous pouvons nous appuyer sur le bulletin d’information de l'”Inspection fédérale des installations à courant fort de la Confédération” concernant les installations solaires plug & play (N. B. Lire avec l’accent allemand, ça fait mieux) :
En résumé, il faut respecter l’ensemble des indications suivantes :
- Puissance maximale de l’installation/réinjection de 600W ;
- le matériel doit posséder une déclaration de conformité avec l’énumération de toutes les normes concernées ;
- l’installation doit être annoncée aux services industriels avant la mise en service ;
- et un disjoncteur FI de 30mA de type B doit être installé ou l’onduleur doit posséder un dispositif RCMU intégré à l’onduleur.
Dans le cas de notre micro-onduleur Enphase, il est équipé d’une unité RCM (c.à.d, un dispositif de surveillance du courant différentiel-résiduel sensible à tous les types de courant). Il n’est donc dès lors plus nécessaire d’installer un onéreux disjoncteur Fi 30mA de type B.
En passant, je profite de vivement remercier l’organe de contrôle indépendant JF CONTROLE (qui est actif dans toute la Suisse romande) pour l’aide afin de décrypter précisément ce que disait les normes… et malgré mes questions toujours un peu tordues 😅.
Trouver le bon panneau solaire
Donc premièrement, il était nécessaire de savoir comment adapter un panneau à notre ancien cadre de table. Deux possibilités s’offraient à nous :
- Couper le cadre et l’adapter à la même dimension que des panneaux en cours de pose sur notre toit à ce moment-là ;
- trouver un panneau solaire qui est plus grand pour recouvrir le cadre entièrement.
On peut constater que le cadre de notre ancienne table faisait environ 100cm de largeur sur une longueur d’environ 210cm. Ce qui fait “grand” pour un panneau solaire malgré tout…
En posant un panneau solaire Megasol bifacial 390W d’environ 170cm, on se rend vite compte qu’il serait dommage de diminuer la taille du cadre à ce point (mais il n’empêche qu’une table comme ça serait très classe dans le jardin) :
Un petit passage chez mon installateur solaire préféré du coin (c. à d. qui supporte mes âneries…) et me voilà avec un magnifique panneau solaire Longi de 450W dans le coffre. Ses dimensions ? 209cm sur 103cm ! Mais non, je ne déconne pas, à quelques millimètres près de la taille de notre ancienne table ?!
Le projet
Bande de petits flemmards, je sais que vous adorez les détails ! Alors voilà un aperçu de l’idée du projet et de tous les ingrédients principaux que j’avais prévus de mettre en place :
- Un cadre de table à recycler (merci chérie) ;
- le panneau solaire Longi 450W ;
- un micro-onduleur Enphase ;
- le disjoncteur FI de 30mA type A ;
- un mini compteur de puissance ;
- et un mini tableau électrique !
Première étape : La rénovation du cadre
Pour commencer, il fallait commencer débuter par donner un coup de jeune à notre ancien cadre de table. Il avait un peu (beaucoup) perdu de son éclat avec les années. Donc, un gros coup de nettoyage/brossage et un bon coup de rouleau pour déposer une peinture gris anthracite.
Deux couches de peinture plus tard, nous pouvons commencer les “vrais” travaux, ceux qui deviennent un peu plus chiants exigeants (pardon ma chérie).
Deuxième étape : Montage du micro-onduleur Enphase
Pour ceux qui connaissent, ce n’est pas vraiment l’étape la plus compliquée. Il suffit de placer le micro-onduleur vis-à-vis du tableau électrique et des câbles de raccordement du panneau solaire. Pas trop difficile, il a suffi de deux-trois poses temporaires du panneau Longi pour être certain du positionnement de l’ensemble.
Troisième étape : Le câblage 🤯
Alors clairement, il s’agit là de l’étape la plus “merdique” (non, là, vraiment je m’excuse pas)… Dans mon petit cerveau de maniaque, je désirais faire passer le câble tout le long du cadre existant (à l’intérieur donc). Le problème étant que je n’ai pas vu venir que certaines parties du cadre étaient “remplies“ pour renforcer l’ensemble de la structure 🤦🏼♂️
Autant vous dire que j’ai dû beaucoup jouer avec mes différents outils pour réussir à faire passer le câble dans tous les angles, sans avoir à percer l’extérieur du cadre. Quelques disques de scie et mèches pour métaux plus tard, j’ai enfin pu essayer de faire passer le câble dans le cadre…
Vous pouvez constater sur la troisième photo ma plus grosse loupée ! Le fond du pied de la table était plein et donc impossible à faire tourner le câble à l’intérieur (sans tout découper). Donc, j’ai percé plus haut pour faire passer le câble et j’ai adapté l’ouverture à la scie circulaire puis installé une protection souple pour câbles (dont je sais plus le nom…). Clairement, on est toujours plus intelligent après !
Ce que l’on ne voit pas sur les photos (car j’ai oublié d’en faire), c’est que j’ai siliconé toutes les ouvertures ensuite pour éviter que le câble ne bouge ou que de l’eau s’infiltre.
Quatrième étape : Le tableau électrique
Nous entrons-là dans l’élément qui sera le plus porté à débat (faudrait-il encore que vous lisiez cet article)… “Est-ce que le mec avait vraiment besoin de se compliquer la vie comme ça avec ce tableau ?“. Ben selon mon humble avis… oui !
Vous pouvez voir sur les photos ci-dessous, j’ai ajouté deux éléments principaux dans ce tableau :
- Un disjoncteur FI 30mA Type A ;
- un compteur.
Autant pour le compteur, tout le monde trouve ça amusant… Par contre, le disjoncteur était plus soumis à questionnement. La raison de son installation est très simple : actuellement la table est bien connectée à mon tableau électrique principal sur un disjoncteur avec FI 30mA Type A. Donc pas besoin d’un supplémentaire me diriez-vous ? Et ben, pas d’accord… Car demain cette table ne sera peut-être plus chez moi, mais en vadrouille chez quelqu’un d’autre qui ne possède pas de FI dans son tableau électrique. En parallèle, je pense que la décision la plus sage avec des enfants à la maison est clairement de maximiser la sécurité. C’est mignon tout ça, mais c’est potentiellement dangereux…
Cinquième étape : La pose du panneau solaire
Ici, rien de bien compliqué, on pose le panneau solaire Longi sur la table et on le fixe avec des écrous et des boulons. Forcément, au moment où j’ai terminé le projet, il a fait mauvais tous les jours suivants…
Conclusion : Elle produit, même si elle est mal exposée !
Alors comme vous pouvez le voir sur les photos, la table est au soleil principalement un moment le matin. Elle se trouve dans une petite terrasse de notre maison qui est encastrée entre la maison et le toit du couvert des voitures.
Si on prend en compte cet élément, elle produit plutôt bien ! Depuis sa mise en service à la fin du mois de mars jusqu’au moment où j’écris ces lignes à la mi-septembre, elle a déjà produit ~170kWh. Sachant que son courant est réinjecté directement et consommé immédiatement par la maison, nous pouvons considérer qu’elle s’amortit au prix fort de l’électricité (environ -.30 CHF chez nous actuellement).
Donc 177×0.30, ça nous fait un peu plus de CHF 50.- pour le moment ! Clairement, vous avez compris que ce n’était pas le but de l’opération… Ce n’est pas ça qui va nous faire gagner de l’agent. Néanmoins, on désirait donner une nouvelle vie à notre vieille table et de mon côté surtout, m’amuser un peu… 😊
Mise à jour 1 : Bilan de la première année
Si vous désirez en apprendre un peu plus encore et savoir ce que ce projet à finalement donné après une année, je vous invite à lire l’article suivant :
Excellent !
Je propose une version sans fil qui alimente en direct un four à raclette intégré à la table 🙂
Dans ce cas, il faudra une table un peu plus grande 😂
Bonjour Florent,
Quel beau projet et quelle belle reconversion pour cette table!
L’article est parfait, clair et saupoudré d’humour, bravo.
Il manque cependant , selon moi, une notion de coût, ce qui serait un plus pour certains ignorants dont je fais partie.
Merci beaucoup pour tes partages, je me réjouis de lire le prochain.
Bonjour Christophe, merci pour le commentaire 😊 !
Alors, je ne cache pas que j’ai volontairement omis cette information. Les tarifs sont très variables au niveau des installateurs solaires et je ne voulais pas donner des informations qui se révéleraient incorrectes. Le mieux étant de passer par un installateur qui accepterait de fournir le matériel.
Mais pour sortir un chiffre très grossier que je donne un peu au pif :
– Panneaux solaires et micro-onduleurs entre 400CHF et 500CHF
– Tableau électrique, compteur, disjoncteur, câbles et petites fournitures : 250CHF
Je réfléchis d’ailleurs à faire un article un peu plus “Do it yourself” avec du matériel plus facilement accessible. Typiquement un projet où on fixerait directement des pieds sur un panneau solaire en le renforçant et que le disjoncteur serait intégré à la prise murale. Ce type de matériel est facilement disponible chez Hornbach sauf erreur…. à voir 😊
Merci beaucoup, et excellente idée!
C’était cette notion « à la louche » qui nous permet de nous donner envie… ou pas!
Excellent travail! 👏🏼
Quand est t’il des panneaux solaire intégré ou collé sur les vitres pour vraiment maximiser le rendement permanent genre jardin d’hiver /serre, c’est une voie de production rentable.
il faut des panneaux optimisé avec les rayons UV et IR pour maximiser le rendemement
Quid de l’installation ?
Pas certain de savoir de quoi tu parles. 😊 Des panneaux comme les GoodWe à coller sans armature pour limiter au maximum le poids ou des trucs en rouleaux basics comme on voit de temps en temps dans des publicités chinoises principalement ? Je cherchais quelque chose de léger et transparent à mettre sur des barrières vitrées que j’ai à mon domicile, mais je n’ai rien trouvé de convaincant pour le moment malheureusement.
“Je cherchais quelque chose de léger et transparent à mettre sur des barrières vitrées ”
C’est exactement cela oui, avec la chaleur des rayons infra rouge, la nuit, le rendement, continu.
Je vais gratter un peu durant l’été, je pense, pour le moment j’ai 43 autres idées en tête d’abord 😊. Par contre, en voyant le lien vers ton GitHub, je pense que je vais te contacter en parallèle. L’IPTV gratis via le ISP avec une application semble un sujet intéressant 😉