Optimisation solaire, partie 1 : les bases de l’autoconsommation

Commençons par le commencement…

Si vous cherchez des informations sur les « optimiseurs » pour panneaux solaires, vous pouvez passer votre chemin ! Ici nous allons parler d’optimisation solaire afin d’augmenter son autoconsommation. C’est-à-dire de comment modeler sa consommation électrique afin qu’elle corresponde mieux au moment où votre installation photovoltaïque produit le plus d’énergie. Dans ce cas, nous parlons d’optimiser son autoconsommation… Néanmoins, nous reviendrons dans un autre article sur l’utilité (ou non) des optimiseurs pour panneaux solaires. Mais bon, clairement nous ne parlons pas de la même chose ici. 😉

Mais alors, qu’est-ce que le solaire « sans optimiser » son autoconsommation ?

Bref, continuons…Lors d’une installation solaire photovoltaïque, les nouveaux propriétaires ne se soucient pas vraiment de comprendre si la solution est vraiment adaptée à ses besoins. La plupart des utilisateurs se limitent aux calculs réalisés par les installateurs pour estimer un amortissement. Loin de moi l’idée de critiquer ces calculs, les outils existants sont généralement très efficaces et les calculs relativement corrects. Par contre, il faut savoir que ces calculs n’intègrent que très rarement correctement vos changements d’habitude. En particulier les techniques d’autoconsommation que vous pouvez utiliser pour amortir encore plus vite votre investissement…

Une journée de production « standard » dans le cas de notre domicile ressemble à peu près au schéma présenté ci-dessous (oui, à peu près, j’ai dit). Le gros de la production se situe entre 10h00 et 18h30 généralement au printemps/été. Il ne se passe pas grand-chose ni avant, ni après, grâce à cause de l’encaissement entre les montagnes.

Dessin : Magnifique production solaire

Jusqu’ici, je pense que vous me suivez. Alors, compliquons ! Si nous ajoutons à ce schéma, la consommation électrique de la maison, nous pouvons imaginer un schéma de consommation un peu comme ci-dessous (n.b. : les valeurs sont bidon, alors pas de question là-dessus 🤪) :

Dessin : Production et consommation "normales"

On constate que la production d’eau chaude, qu’elle soit par la PAC ou par une résistance thermique, se passe généralement rarement au bon moment. Sans exagérer, la production d’eau chaude au milieu de la nuit se révèle être un cas assez classique. La température de celle-ci va diminuer crescendo durant la nuit et redémarrer en fin de nuit quand elle aura atteint le seuil pour une nouvelle montée en température. Cas assez classique en raison de l’occupation de la maison et typiquement des douches…

Et là, vous allez me dire : « Il est bien sympa le mec, mais comment veux-tu que l’on connaisse avec autant de précision la consommation de notre logement ?! » Mais, c’est très simple, nous allons arriver dans le premier élément technique de cet article !

Pour mieux comprendre son comportement énergétique, il est vivement recommandé d’intégrer à son onduleur/micro-onduleurs un système permettant de mesurer la consommation électrique (appelé généralement un Smart Meter, ou Compteur Intelligent en français, si d’un coup un Québécois tombe sur cet article, il ne m’en voudra pas comme ça…). Je vous rassure tout de suite, la quasi-totalité des fabricants d’onduleurs proposent un système permettant de le faire. En parallèle, un grand nombre de systèmes indépendants du fabricant de l’onduleur/micro-onduleurs existent sur le marché si nécessaire…

Donc, reprenons un peu la théorie avant la technique… Dans le schéma hypothétique suivant, vous constatez que sans optimisation, vous achetez beaucoup d’électricité entre 25cts et 35cts. Par contre vous revendez votre précieux courant entre 10cts et 15cts seulement. Au final, accepter cette situation, c’est accepter d’allonger l’amortissement et donc de perdre de l’argent, tout simplement.

Dessin : Achat et don au fournisseur électrique

Optimiser son autoconsommation c’est ramener au maximum ses pics de consommation au moment où vous produisez le plus d’électricité in fine. Cela permet d’éviter d’acheter de l’électricité au prix fort et de la revendre à un prix faible. N’oublions pas que le risque a été pris par le producteur, donc vous, et non pas par les services industriels. Ceux-ci se feront d’ailleurs une joie de vous réclamer les garanties d’origine au passage. Bref… revenons à nos moutons et, encore une fois, nous parlerons des GO (garanties d’origine) une autre fois… 😅

Mais alors, comment doper son autoconsommation ?!

#1 Les principes de base d’abord tu appliqueras

Le 1er niveau de l’optimisation solaire est relativement simple… c’est vous et votre comportement tout simplement ! Rien de technique là derrière, ça nécessite juste un peu de bon sens et d’organisation. Il suffit de planifier tout ce qui est panifiable et simplement d’autoconsommer au mieux !

Sans aller dans le détail de votre consommation tout de suite, vous pouvez trouver les différentes idées que vous pouvez mettre en œuvre :

1 DÉMARRER LE LAVE-VAISSELLE EN JOURNÉE
Le lave-vaisselle peut très facilement être programmé pour démarrer à l’heure désirée. Il ne devrait donc pas avoir de difficulté à le programmer pour profiter au maximum de l’ensoleillement.

2 FAIRE LES LESSIVES EN FONCTION DE LA MÉTÉO
Une source d’économie facilement réalisable étant de donner un coup d’œil à la météo avant de prévoir ses journées de lessive. En règle général, sauf si vous possédez 2 slips et 4 chaussettes, nous ne sommes pas au jour près pour faire la lessive.

Beaucoup de lave/sèche-linges sont programmables. Il est donc possible d’imaginer programmer une machine pour votre retour en fin d’après-midi afin qu’elle fonctionne durant les heures de soleil.

3 CHARGER SES APPAREILS ÉLECTRONIQUES EN JOURNÉE
Nous avons tous un grand nombre d’appareils électronique. Notre mauvaise habitude nous fait très souvent les charger en soirée ou durant la nuit. Si vous êtes présents à la maison en journée, profiter de charger tout ce qui vous passe sous la main !

4 CHARGER SON VÉHICULE ÉLECTRIQUE
Clairement il s’agit ici d’une difficulté si vous n’êtes pas à la maison en journée. Avec le télétravail, il est très certainement possible de gratter quelques kilowatts par semaine en chargeant son véhicule au bon moment. C’est un principe beaucoup plus facile à appliquer en été qu’en hiver, mais clairement c’est possible.

5 CUISINER EN FONCTION DE LA MÉTÉO (oui, j’ai entendu les rires…)
Évidemment, nous cuisinons tous les jours ! Cependant, certains plats sont plus ou moins énergivores en fonction de leur méthode de cuisson. Il n’est pas forcément facile de changer ses habitudes ici. Par contre, il est certainement possible tout de même de faire un petit quelque chose.

Si vous êtes adeptes des pains maison, des rôtis, des gratins et autres plats au four, vous devez en règle général un peu vous organiser. Il est donc facile de les caler au meilleur moment de l’ensoleillement de la semaine (quand c’est possible).

#2 Les bases de l’optimisation “automatique” de l’autoconsommation

Certaines petites optimisations nécessitent de toucher un peu à de la technique. Cependant, elles ne sont généralement pas très complexes à gérer au quotidien. Ces optimisations n’entrainent normalement pas de coûts importants non plus en fonction de votre matériel. Si vous n’avez pas les compétences, vous devez faire appel à votre installateur solaire et/ou sanitaire.

1 PROGRAMMER SA POMPE À CHALEUR
La quasi-totalité des pompes à chaleur depuis de nombreuses années possède un mécanisme pour bloquer la production d’eau chaude à des heures données. En jouant avec les heures de blocage, vous pouvez éviter que la production d’eau chaude se fasse la nuit et l’obliger à se produire en journée. C’est la même chose avec la protection contre les lésionnelles (si vous le faites).

En règle généralement, on produit toujours plus d’électricité la journée que la nuit, même s’il fait mauvais… Donc l’économie réalisée est toujours plus grande que la faible différence du tarif de nuit.

2 PROGRAMMER SON VÉHICULE ÉLECTRIQUE
La quasi-totalité des véhicules électriques possède un ordinateur de bord permettant de choisir les jours/heures auquel il faut se charger. En jouant encore une fois avec la programmation de l’ordinateur de bord, on peut faire en sorte que le véhicule ne se charge que durant les heures où vous produisez le plus d’électricité.

Vous pouvez aussi limiter la puissance de charge de votre véhicule ou de votre borne afin d’éviter de trop dépasser votre production en acceptant de charger plus lentement.

3 RACCORDER SA PAC/CHAUFFE-EAU À L’ONDULEUR
Tout comme les chargeurs pour véhicules électriques ci-dessus, beaucoup de PAC récentes (et moins récentes) possèdent une ou deux « normes » pour faciliter la production d’eau chaude durant les pics solaires : PV Ready et SG Ready. Vous pouvez découvrir ces deux normes dans un autre article détaillé ici : Pompe à chaleur et solaire : PV Ready, SG Ready et gestionnaire d’énergie.

Une partie des onduleurs existants sur le marché supporte nativement le PV Ready. Il s’agit d’un simple câble entre votre onduleur et votre PAC/résistance thermique. Celui-ci indique quand vous produisez de l’électricité en excès afin que vous chauffiez l’eau à ce moment-là.

Si vous avez d’autres astuces simples que vous ne les avez pas trouvées ici, n’hésitez pas à laisser un commentaire ! Si vous voulez en apprendre plus, passez à l’article suivant qui traite des « gestionnaires solaires » :

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