Il y a déjà un peu plus d’une année maintenant, je m’étais amusé à construire une table solaire. Cette aventure vous a été partagée dans les premiers articles du blog. Il y a quelques mois, nous avions d’ailleurs fait un bilan de la première année ensemble. La table étant raccordée directement sur une prise électrique standard du jardin, elle n’est pas comptée dans la production solaire de notre installation Enphase…
Le problème est que, bien qu’elle soit capable de produire des pics d’énergie en journée, elle n’était pas intégrée à Solar Manager et donc pas optimisée pour l’autoconsommation. J’ai laissé un peu trainer cette histoire avec le temps et m’y suis plus trop intéressé. Cependant, quand j’ai vu le tarif très bas des compteurs Wi-Fi Shelly qui sont pleinement intégrables à Solar Manager et Home Assistant, je me suis dit “Mais pourquoi ne pas bricoler encore !?”… C’est parti, on attaque !
C’est quoi ce “compteur Shelly” ?
Alors, Shelly est une entreprise bulgare qui a fait une entrée remarquée dans le monde de la domotique ces dernières années. Fondée par un groupe d’ingénieurs passionnés, Shelly s’est rapidement fait un nom grâce à ses solutions connectées ultra-compactes et surtout très abordables. L’idée de départ était simple : rendre la maison intelligente accessible à tous, sans avoir besoin de se ruiner dans des installations complexes.
Leurs premiers produits, comme les interrupteurs et prises connectés Shelly 1 et Shelly 2, ont ainsi séduit de nombreux particuliers à la recherche d’une alternative simple et économique à la domotique traditionnelle. Mais depuis, la gamme Shelly ne cesse de s’étoffer, avec toujours cette même philosophie : proposer des équipements Wi-Fi ultra-compacts, faciles à installer, et ouverts au maximum. Il est possible de piloter les solutions Shelly avec de nombreux protocoles (API REST, Websocket, MQTT,…) et en utilisant de nombreuses technologies (Ethernet, Wi-Fi, Bluetooth).
C’est dans ce contexte que s’inscrit le produit que je vais vous laisser découvrir ici, le Shelly Plus 1 PM. Un compteur connecté particulièrement adapté aux installations solaires photovoltaïques, mais qui peut aussi être utilisé comme interrupteur si nécessaire. Voyons ensemble ce que ce petit boîtier Wi-Fi a dans le ventre !
Intégration à la table solaire
Choisir le bon Shelly
Comme vous l’avez très certainement compris, Shelly possède beaucoup de produits différents. Dans l’ensemble des produits à choix, je suis parti sur le modèle Shelly Plus 1 PM. Il s’agit d’un minuscule compteur d’énergie, qui permet de mesurer et contrôler un circuit électrique de sortie (O) de 16A maximum. Il possède aussi un connecteur pour gérer un interrupteur (SW) physique si nécessaire. Pourquoi ce modèle ? Tout simplement qu’il est polyvalent. Il ne faut pas oublier qu’étant donné que je teste beaucoup de choses, il est relativement complet et donc prêt pour une prochaine vie 😅…
Un modèle encore plus simple aurait très bien pu faire l’affaire, comme le Shelly PM Mini Gen3. Cependant, ces deux produits possèdent un prix relativement similaire, moins de CHF 20.- chez Brack. D’où le fait que j’ai choisi ce modèle “trop” complet pour mon petit projet.
Il faut savoir que pour des besoins plus complexes pour compter l’énergie, Shelly possède un produit redoutable : le Shelly Pro 3EM. Il s’agit d’un compteur à monter dans un tableau électrique qui possède des pinces (CT) pour mesurer la consommation électrique. Je reviendrais sur ce produit dans un article spécifique, car il est très intéressant. Cependant, pour ceux qui désirent des pinces, mais au même format que celui présenté en photo ci-dessus… ça existe aussi avec le Shelly EM.
Schéma de principe
Le schéma de principe est relativement simple, on relie le réseau électrique sur les bordiers L et N. Ensuite, nous partons vers le panneau solaire (le micro-onduleur dans mon cas), avec le bornier “O” qui signifie “Output” ou “Sortie” en francais. On relie aussi le neutre soit depuis le petit Shelly, soit depuis… ailleurs.
Montage du compteur
Après avoir retiré la prise qui raccorde la table solaire au réseau électrique, on peut commencer le démontage en ouvrant le mini tableau électrique installé l’année dernière et en démontant l’introduction électrique :
Ensuite, on raccorde le Shelly Plus 1 PM selon le schéma présenté plus haut. À savoir la phase et le neutre sur les borniers L et N. Puis, le câblage du panneau solaire sur O et N. Quand le câblage est vérifié, on peut mettre à nouveau le jus pour vérifier que tout se rallume correctement :
Vérifications terminées, on peut réaliser le montage final et fermer le tableau :
Configuration du Shelly Plus 1 PM
Maintenant que le compteur Shelly Plus 1 PM est raccordé, il est nécessaire de l’ajouter à son réseau Wi-Fi. Pour ce faire, la solution la plus simple consiste à utiliser l’application Shelly Smart Control pour iOS ou Android. Nous n’allons pas regarder en détail ici son utilisation, mais dans le cas d’un compteur qui ne possède pas de port Ethernet, le plus simple étant d’utiliser la détection Bluetooth. Les images ci-dessous, vous donnent une idée, mais ne sont pas parfaitement conformes étant donné que j’avais déjà ajouté la table à mon installation au moment de prendre les captures d’écran.
On lance l’application Shelly Smart Control et on clique sur le bouton “Ajouter appareil” :
Il suffit ensuite de cliquer sur le bouton “Ajouter un appareil” du périphérique qui nous intéresse et de rentrer les quelques informations nécessaires pour l’ajouter au Wi-Fi. Malheureusement, je ne peux pas vous les montrer ici, car je n’ai pas pris de captures d’écran dès le départ et je ne vais pas le réinitialiser pour l’article 😅.
Ensuite, quand l’appareil est connecté au réseau Wi-Fi, je procède à son “nettoyage”. Ce que j’entends par là, c’est que je désactive tout ce que je n’utilise pas (Bluetooth, Shelly Cloud…) et je conserve que l’essentiel pour le connecter au réseau.
Pour vous donner une idée, l’interface locale Shelly ressemble ensuite à ceci si je m’y connecte depuis mon navigateur sur son adresse IP. L’interface est très épurée et simple d’utilisation pour l’ensemble des réglages :
Configuration de Solar Manager
Maintenant que la table solaire possède son mini compteur intégré Wi-Fi, ce sera assez simple de l’ajouter dans Solar Manager. Il est important de savoir que Solar Manager peut utiliser des compteurs Shelly comme “onduleur”. Cela signifie que si vous avez un onduleur trop vieux ou qui ne serait pas compatible, vous pouvez ajouter un compteur supplémentaire sur votre réseau pour jouer le rôle de compteur.
Nous allons donc utiliser cette possibilité ici, car le décompte de la production de notre table solaire ne passe actuellement pas par l’installation solaire Enphase que l’on possède. Tout simplement, parce que c’est un câblage différent de l’installation solaire et que ça passe par des tableaux électriques différents.
Donc, pour ce faire, il suffit de lancer Solar Manager et d’accéder aux réglages. Ensuite, il faut cliquer sur le bouton “+” jaune en fond de page :
Dans la liste qui est proposée, il faut choisir le modèle de Shelly qui a été installé comme compteur, entrer son adresse IP et cliquer sur “Sauvegarder” :
On verra ensuite apparaitre dans la liste le compteur Shelly et la production solaire qu’il détecte sera ajoutée à l’ensemble de la production de Solar Manager. Facile, non ?
Pour vous donner une idée, ci-dessous vous pouvez trouver le graphique d’une journée de production solaire uniquement de la table :
Conclusion
En ajoutant un compteur à la table solaire, nous pouvons facilement l’utiliser avec Solar Manager et profiter d’environ 400 Wc de plus au mieux de la saison. C’est toujours de la puissance prise en plus afin d’améliorer son autoconsommation. Il est clair que je vais devoir revenir dans un ou des articles plus détaillés sur les produits Shelly, car ils en valent vraiment la peine… Voilà, c’est tout pour cette fois !