Une sinusite carabinée a parfois ce don étrange de transformer un adulte normalement fonctionnel en un tas amorphe sous des couvertures et des mouchoirs. Trois jours à alterner entre “je vais mourir” et “enfin ça va mieux”, avec le visage gonflé et un mal de crâne tenace, suffisent à faire reconsidérer l’idée même de toute activité cérébrale (voire de vivre, parce que je suis un homme et pas très courageux face à un rhume). Dans ce contexte, l’écran devient un refuge, et Disney+ se transforme en bibliothèque aléatoire propice aux découvertes inattendues.
C’est ainsi que Souvenirs de Gravity Falls est apparu dans les recommandations, comme un petit miracle numérique, juste au moment où la recherche de contenu léger se faisait vitale (oui, mes recommandations… parce que je regarde volontiers ce type d’ânerie type Simpson ou Futurama). L’affiche avait ce charme discret d’une nostalgie presque tangible, rappelant les pochettes de cassette vidéo avec leurs couleurs légèrement passées et leur promesse d’aventure. Le cerveau HS, émoussé par le paracétamol et l’ibuprofène, semblait chercher un sens caché ou une surprise, et le clic sur la télécommande a suivi… Pas d’attentes particulières, juste l’envie de se laisser porter par quelque chose qui demandait peu d’effort, mais suffisait à capter l’attention 📺.
ℹ️ Petite note de début d’article : j’évite au maximum de spoiler, mais il faut quand même raconter l’histoire… Toutes les images proviennent du générique de début. Elles appartiennent à leur propriétaire bien évidemment ©.
Un été étrange dans l’Oregon
Souvenirs de Gravity Falls suit les aventures de Dipper et Mabel Pines, des jumeaux envoyés passer leurs vacances d’été chez leur oncle Stan dans une ville perdue au milieu des forêts de l’Oregon qui tient un bouiboui étrange appelé le Mystery Shack (ça claque hein !). À première vue, rien d’extraordinaire : des arbres, des cabanes en bois, des touristes crédules et des souvenirs poussiéreux. Mais très vite, quelque chose cloche. Des phénomènes étranges se multiplient : gnomes, anomalies temporelles, créatures bizarres… Chaque épisode se transforme en petite enquête, entre humour et mystère, un mélange bien dosé entre Scooby-Doo et X-Files.
Le double niveau de lecture est évident dès le départ : les enfants rient des grimaces de Mabel et son cerveau en mode paillette, de la maladresse de Mousse (le fidèle employé du “Mystery Shack”) ou des combines douteuses de l’oncle Stan, tandis que les adultes décèlent un humour bien plus fin, des références cachées et une certaine mélancolie entre deux gags. Chaque détail compte, et c’est précisément cette richesse de lecture qui rend la série aussi agréable à voir, peu importe l’âge au final. Quoi ? Comment ça, je veux me justifier d’avoir regardé ça à mon âge ?! Nannnnn, pas du tout, alors tu arrêtes tout de suite !
Un auteur qui savait où il allait dès le début
Alex Hirsch, le créateur et scénariste principal, a puisé dans sa propre enfance pour façonner l’univers de la série. Étés passés dans les bois, jeux inventés avec sa sœur jumelle (oui,, il a vraiment une sœur jumelle), histoires mystérieuses racontées à la lampe de poche : tout s’y retrouve, transposé avec humour et tendresse. Contrairement à de nombreuses séries qui s’éternisent, Souvenirs de Gravity Falls a été conçue dès le départ pour avoir une vraie fin. Deux saisons, pas une de plus : un fil rouge solide et une conclusion à la hauteur. Chaque épisode ajoute une pièce au puzzle général, et la satisfaction à la fin de la série est totale.
Hirsch est aussi l’un des producteurs de l’excellente série animée Inside Job (Netflix cette fois), autre bijou mêlant conspiration et absurdité, que l’on évoquera sans doute dans un autre article, car elle mérite largement son propre chapitre. Inside Job avait une saveur toute particulière durant la phase Covid, là où tous les complotistes sont sortis du bois (la série se fout à peine d’eux 😅). Bref, on sent chez lui une rigueur d’écriture rare : les univers qu’il imagine ne reposent pas seulement sur l’humour, mais sur une vraie cohérence interne et une affection sincère pour ses personnages…
Un univers rétro et attachant
Souvenirs de Gravity Falls n’est pas une nouveauté récente (mais comment j’ai pu manquer ça !?). La série date de 2012, mais elle n’a pas pris une ride. Sa direction artistique, entre nostalgie et fantaisie, renvoie aux années 80 et 90 sans jamais tomber dans la caricature. Les couleurs légèrement passées, les sons d’arcade tout le temps présents, les radios à piles et les magnétophones grinçants rappellent une époque où tout semblait encore un peu magique. La bande-son renforce vraiment le parfum de vieux films d’aventure du dimanche après-midi, d’ailleurs j’adore la musique du générique…


Le décor principal, la fameuse cabane, est directement inspiré d’un lieu bien réel : Confusion Hill, une attraction touristique de Californie connue pour ses illusions d’optique et ses effets “anti-gravité”. Alex Hirsch s’y est rendu enfant, et l’expérience a visiblement marqué son imaginaire. Après la fin de la série, il a même fait installer une statue de Bill Cipher sur le site (le grand méchant qu’on découvre sur le tard), comme un clin d’œil aux fans. De quoi brouiller un peu plus la frontière entre fiction et réalité, et prolonger le mystère bien au-delà de l’écran.

Dans Gravity Falls, cette fascination pour le faux merveilleux est omniprésente. L’oncle Stan en vit, les enfants le subissent, et nous, spectateurs, oscillons entre incrédulité amusée et réelle curiosité. Parce qu’au fond, c’est bien le thème de la série : tout le monde cache quelque chose, mais personne n’est complètement dupe…
Une série à revoir… le cerveau allumé
Pendant cette fameuse sinusite, une bonne partie des épisodes a été vue dans un état semi-conscient, entre deux siestes et trois cachets. Il faudra donc reprendre la série à tête reposée, cette fois bien éveillée, pour repérer les indices manqués, les codes cachés et les références subtiles qui parsèment chaque épisode que j’avais manqué. Ce n’est pas une corvée, au contraire : la relecture fait partie intégrante du plaisir. Comme les bons livres ou les films cultes, Gravity Falls supporte parfaitement le revisionnage et je pense même que c’est conseillé… surtout que j’ai dormi devant la moitié des épisodes, je pense 😅.
Bref, ce qui m’a frappé, c’est la capacité de la série à passer du comique au touchant sans rupture. Elle parle d’amitié, de peur de grandir, de curiosité et de la fin de l’enfance avec une justesse rare qui nous renvoie dans notre enfance au fond. À travers Dipper et Mabel, elle célèbre la complémentarité entre raison et insouciance, entre le besoin de comprendre et celui de simplement vivre.

Trois jours de sommeil agité et de mouchoirs chiffonnés auront donc mené à une découverte imprévue : celle d’un dessin animé à la fois drôle, malin et profondément humain… et qui nous rend humains. Souvenirs de Gravity Falls n’est pas qu’un divertissement pour enfants, c’est un hommage à la curiosité, à la tendresse et aux mystères du quotidien qui renvoie en enfance ! Il rappelle que, même depuis le fond du lit, il est encore possible de s’émerveiller et que ce n’est pas parce qu’on vieillit que ça veut dire qu’on ne peut pas regarder des dessins animés pour éteindre le cerveau 😁.
Reste à tout revoir une deuxième fois, cette fois en pleine forme et l’esprit bien éveillé pour suivre chaque clin d’œil que j’avais manqués 💛.
Au fait… cet article a été co-écrit avec une intelligence artificielle ! Si vous ne l’aviez pas remarqué, c’est que le prompt maison a bien fait son boulot. La démarche est expliquée dans cet article dédié 😊.

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